<127> fortifiée par un carré d'infanterie qui s'appuie à un marais. Je n'attaquerais point cette gauche, parce quelle est très-fortifiée, et que le ruisseau qui sort de l'étang rétrécit mon front d'attaque; je me déterminerais donc pour la gauche.a Il faut que ma cavalerie attaque par échelons, comme on le voit par le plan; la droite de ma cavalerie qui attaque se met escadron derrière escadron, pour éviter le feu d'infanterie qu'elle recevrait en flanc, et qui serait terrible. Il faut que je me serve du ruisseau qui sort de l'étang pour y appuyer ma droite, et que l'infanterie attaque par la gauche, selon qu'on le voit dans le plan. La difficulté commencera après qu'on aura culbuté la première ligne d'infanterie; alors on trouve un village garni d'infanterie derrière laquelle la ligne battue de l'ennemi peut se rallier. Pour l'empêcher, il faut que notre cavalerie victorieuse tourne d'abord après avoir chassé celle de l'ennemi, pour gagner les derrières de ce village. Il faut, de plus, y attirer votre réserve, et, s'il faut de nécessité attaquer le village, prendre des troupes fraîches de la seconde ligne, qui n'ont point été dans le feu, pour l'exécuter. Dès que vous aurez emporté le village, la bataille est gagnée, et il ne s'agit que de poursuivre chaudement l'ennemi.
Par cette disposition (plan VI), l'on voit que l'ennemi a garni le front de sa cavalerie de chevaux de frise, ainsi que les trois quarts de son armée, qu'à son centre il a une ou deux grosses batteries, qu'à sa gauche il a trente compagnies de grenadiers en première ligne, soutenues en seconde des Hongrois le sabre à la main et six hommes de hauteur, et qu'il a couvert sa cavalerie de la gauche de chevaux de frise. Je n'examine pas si cette disposition est bonne ou vicieuse, mais on n'a qu'à voir ma disposition, et l'on en jugera facilement. On voit que, jusqu'à six cents pas de l'ennemi, je masque mes colonnes d'infanterie derrière la cavalerie; à six cents pas, elles entrent entre les régiments, et tirent le canon en avançant sur la cavalerie
a C'est-à-dire la gauche de Frédéric lui-même.