<15>pendant les moyens dont on peut se servir. Il faut envoyer de gros partis vers l'Autriche, pour que les cris des Viennois obligent le général autrichien de courir à leur secours. Si l'ennemi quitte son poste, il faut lui marcher sur le corps pour le combattre, et, la victoire remportée, former le siége de Brünn. On fera venir d'Olmütz pour trois semaines de vivres et l'artillerie de batterie. La ville de Brünn est peu de chose; elle peut tenir huit jours de tranchée ouverte, et le château douze tout au plus. Celte ville prise, on y fait avancer son magasin d'Olmütz, on ravitaille la place, et l'on marche vers Znaim et Nikolsbourg, ce qui forcera l'ennemi de se jeter en Autriche. Quoique les Autrichiens abandonnent la Moravie avec leur aimée, ils ne laisseront pas d'y envoyer leurs troupes légères, l'attachement du peuple et la situation du pays les favorisant entièrement. Ces troupes légères se nicheront à votre droite, dans les montagnes qui prennent du cloître Saar à Trebitscha et Gurein, et à votre gauche, du côté de Hradisch et Napagedla.b Il faudra attendre les quartiers d'hiver pour chasser entièrement ces troupes légères de leur repaire, et comme il est à présumer que les troupes hongroises auront abandonné leur dessein sur la Haute-Silésie, on pourra employer en Moravie une partie du corps qu'on leur avait opposé du côté de la Jablunka.
Si j'ai désapprouvé un projet de campagne d'une défensive absolue, ce n'est pas que je ne sente bien qu'on ne peut pas toujours faire une guerre tout à fait offensive; mais je demande qu'un général ne soit gêné par aucun ordre dans sa défensive, et qu'elle soit plutôt une ruse qui, enflant l'amour-propre des ennemis, les induise dans des fautes dont il pourra profiter.
Le plus grand art du général dans la défensive, c'est d'affamer son ennemi; c'est un moyen où, sans rien hasarder, il y a tout à
a Iglau. (Traduction.)
b Kremsier und Ungarisch-Hradisch. (Ibidem.)