<157> aux Autrichiens, vous aurez de belles occasions pour engager des affaires d'arrière-garde, peut-être aussi des batailles où vous ne risquez rien, si l'ennemi est obligé de gagner la Moravie. Vous aurez les généraux Itzenplitz et Hülsen dans l'infanterie, dont vous pouvez bien vous servir; dans la cavalerie, vous aurez Driesen, et j'en enverrai encore quelque bon, ensuite Kleist, de Szekely, et Belling, qui a reçu vos hussards. Accoutumez les cavaliers à la guerre, et commandez toujours d'eux quelques détachements pour soutenir les hussards, mais sous leurs ordres, et non sous celui des officiers de cavalerie. Quant à vos magasins, je les ai placés à Torgau et Dresde, ce qui vous donne la commodité de l'Elbe, et vous met en état de vous tourner également vers Bautzen ou Freyberg, selon l'exigence du cas. Je vous recommande surtout, quoique vous ne deviez que défendre la Saxe, d'agir toujours offensivement; et, si vous croyez que l'ennemi peut vous forcer à vous battre, attaquez-le, mais ne vous laissez jamais attaquer par lui. S'il manque quelque chose d'ailleurs à cette armée, soit médecins, ou autres officiers de brigade, vous n'avez qu'à le mander promptement, pour qu'on y remédie à temps. Je vous recommande sur toute chose le soin des pauvres blessés et malades, pour qu'on ait pour eux toute l'attention que méritent des gens qui se sacrifient pour leur patrie.
Voilà à peu près tout ce que je puis vous dire; je ne saurais entrer dans le détail d'événements futurs. Vous savez en gros de quoi vous êtes chargé; pour le détail et l'exécution, je m'en remets entièrement à votre vigilance, sagesse, exactitude et attachement, étant,
Mon cher frère,
Votre fidèle frère et serviteur,
Federic.