<35>du double, par exemple, en rendant les fossés plus profonds, en y mettant des palissades et des fraises aux bermes, en donnant aux parapets assez d'épaisseur pour qu'ils résistent au canon, et en faisant faire des trous de loup à l'entour de ces endroits qui sont les plus exposés.a
5. DES CAMPS DÉFENSIFS.
Je vais parler à présent de ces camps défensifs qui ne sont forts que par le terrain, et qui n'ont d'autre objet que d'empêcher l'ennemi de vous attaquer.
Lorsque ces situations doivent répondre parfaitement à l'usage que l'on en veut faire, il faut que le front et les deux côtés soient d'une force égale, et le derrière ouvert et libre. Ce sont des hauteurs qui ont le front escarpé et les flancs couverts de marais, comme celui de Marschowitz, où se tint le prince de Lorraine,b ou bien couverts d'un ruisseau de marais par le front et d'étangs par les flancs, comme était celui de Konopischt,c où nous campâmes l'année 1744; ou bien l'on se met sous la protection d'une place forte, comme M. de Neipperg, qui choisit, après la perte de la bataille de Mollwitz, un camp admirable auprès de Neisse. Il est vrai qu'un général qui choisit des camps forts est inattaquable pendant qu'il s'y tient; mais lorsque l'ennemi fait des marches pour le tourner, il est
a La traduction ajoute, p. 56 : Inzwischen würde ich allemal lieber eine Observations-Armee haben, um die Belagerung zu decken, als ein retranchirtes Lager, und dieses darum, weil die Erfahrung gezeiget hat, dass die alte Methode derer Retranchements gar nicht zuverlässig ist. Der Prinz Condé sahe sein Retranchement vor Arras durch Turenne forciret; Condé forcirte hergegen dasjenige, welches Turenne, wo ich mich nicht irre, um Valenciennes gemachet hatte; und von solcher Zeit an haben diese beiden grossen Meister in der Kriegskunst keine Retranchements weiter gemachet, sondern hatten ihre Observations-Armeen, um die Belagerungen zu decken.
b Voyez t. III, p. 72.
c L. c., p. 71 et 72.