<37>chant alors entre Troppau et Jägerndorf, vous lui coupez tous ses convois, et il y a des camps très-bons et très-forts à prendre. Il y a entre Liebau et Schönberg un camp de la même importance pour couvrir la Basse-Silésie contre la Bohême, comme je l'ai dit plus haut. On s'accommode dans ces lieux le mieux que l'on peut, selon les règles que j'en ai données. J'y ajoute deux choses : l'une, que les tentes ne doivent jamais être mises sur le lieu que vous choisissez pour votre champ de bataille; l'autre, que votre champ de bataille ne doit être qu'à une demi-portée de fusil quand vous avez une rivière devant vous.
Le Brandebourg ne saurait être couvert par aucun camp, parce que le pays a trente lieues et plus de longueur, et qu'il est ouvert. Pour le défendre contre la Saxe, il faut prendre Wittenberg et s'y camper, ou bien imiter l'expédition de l'hiver de 1745. Du côté du pays de Hanovre, il y a le camp de Werben,a qui défend et couvre tout.
7. DES CAMPS OFFENSIFS.
Les camps offensifs sont ouverts par le devant et couverts sur les ailes, par cette raison qu'on ne peut rien attendre des troupes, si l'on n'a pas prévu à garder leur flanc, qui est la partie faible de toutes les armées. Tel était notre camp de Czaslau avant la bataille, en 1742; tel était celui de Schweidnitz avant celle de Friedeberg, en 1745; tel était celui de Neudorf, auprès de Neisse, en 1741. Je dois ajouter que nous garnissons toujours les villages qui se trouvent sur les ailes ou devant notre camp, mais que l'ordre est d'en retirer les troupes, si c'en vient à une affaire, à cause que, dans notre voisinage, les villages sont de bois et mal bâtis, et que, les ennemis y mettant le feu, on perdrait les troupes qu'on y a postées. J'excepte de cette règle les cassines
a Voyez t. I, p. 49.