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3. MARCHES PARALLÈLES.

Lorsqu'on fait des marches parallèles à la position de l'ennemi, cela se fait ou par la droite, ou par la gauche, sur deux lignes, dont chacune desquelles forme une colonne, et l'on fait précéder cette marche par une avant-garde, observant du reste les mêmes formalités que j'ai prescrites. Telles furent toutes les marches que nous fîmes depuis Frankenstein jusqu'à Hohenfriedeberg;a elles étaient par la droite. Je préférerais cette disposition à toutes les autres, à cause que, en faisant un demi-tour à gauche ou à droite, toute l'armée se trouve en bataille, et que c'est la façon la plus prompte de se former. Je m'en servirais toujours, si j'en avais le choix, pour attaquer l'ennemi, et j'en ai expérimenté l'avantage à Friedeberg et à Soor.b

4. DES MARCHES DE BATAILLE.

Quand on marche à l'ennemi à l'intention d'engager une affaire, on se débarrasse de tout son bagage, qu'on envoie sous une escorte à la ville la plus voisine. On forme ensuite une avant-garde, qui ne précède l'armée que d'un petit quart de mille. Si l'armée marche de front à l'ennemi, il faut que les colonnes non seulement ne se dépassent pas, mais que, en approchant du champ de bataille, elles s'étendent assez pour que les troupes n'aient ni plus ni moins de terrain qu'elles peuvent occuper pour se former. Cela est fort difficile, et, pour la plupart du temps, quelques bataillons n'ont point de terrain, ou les généraux en donnent trop. La marche par lignes n'en-


a Du 28 mai au 4 juin 1745. Voyez t. III, p. 123 et suivantes.

b La traduction ajoute, p. 106 : Man muss nur bei solcher Art von Marsch darauf Attention haben, dass man dem Feinde nicht die Flanque biete.