ARTICLE IV. DES VIVANDIERS, DE LA BIÈRE, DE L'EAU-DE-VIE.

Lorsqu'on veut entreprendre une expédition, le commissariat fait brasser de l'eau-de-vie et de la bière à force sur cette frontière, pour qu'au moins l'armée soit bien pourvue pendant le premier temps. Dès que l'armée est dans le pays ennemi, on se saisit de toutes les brasseries qui se trouvent sous l'inspection du camp, et l'on fait brasser principalement de l'eau-de-vie, pour que le soldat, qui ne peut s'en passer, n'en manque pas. Quant aux vivandiers, on les protége, surtout dans les pays ennemis; si les paysans se sont enfuis et ont quitté leurs maisons, et que par conséquent on ne peut tirer aucun secours de la province où l'on se trouve, on est en droit de ne la plus ménager, et en conséquence on envoie les vivandiers et femmes de soldats au fourrage, pour piller des légumes et des bestiaux. Ensuite de cela, on a l'œil à ce que les prix soient faits dans l'armée avec équité, de façon que le soldat ne soit point surfait, et que le vivandier puisse subsister également. Je dois ajouter que nos soldats reçoivent deux livres de pain par jour, et deux livres de viande par semaine, gratis. On fait venir des hordes de bœufs, qui arrivent à l'ar<23>mée avec les escortes des convois. Cette douceur est due à ces pauvres soldats, surtout en Bohême, où ils font la guerre comme dans un désert.