<10>nir la crête de la montagne, comme nous avons l'ait au camp de Bärsdorf et de Stein-Seiffersdorf.a Ces sortes de positions demandent qu'on redouble d'attention pour assurer ses flancs, et qu'on veille avec autant de vigilance sur ses derrières que sur son front. Il faut bien connaître tous les chemins qui sont à dos de votre hauteur, tant pour pouvoir sortir de poste sans embarras que pour s'assurer surtout que l'ennemi ne tente de vous attaquer par derrière. S'il y a quelque hauteur dangereuse derrière vous, qui commande voire position ou vous en dispute la sortie, il faut l'occuper de nécessité, ne fût-ce qu'avec un bataillon dont on couronne la cime. Il faut, de plus, avoir des partis de cavalerie ou d'infanterie, selon la nature du terrain, pour battre nuit et jour toutes les routes par lesquelles l'ennemi pourrait venir sur vous.
Quant au poste même, il faut suivre le principe général que j'ai donné, et placer constamment la première ligne d'infanterie de façon que son feu plonge dans le fond. Les batteries doivent être pioche du bord du précipice, et, autant qu'il est possible, placées de façon que leur feu se croise; mais comme dans ces montagnes il est souvent impossible que le canon plonge dans les fonds, je voudrais, sur le front, former de distance en distance des amas de grenades royales toutes chargées, qui, placées sur les glacis les plus accessibles du poste, pourraient être allumées et roulées en bas, sur l'assaillant assez téméraire pour hasarder une telle entreprise. Quelque âpre que soit votre montagne, vous devez placer des troupes légères au fond ou à mi-côte, pour vous garantir de toute surprise, ainsi que sur vos derrières.
Un poste tel que je le décris est inexpugnable à la force, et l'on n'a qu'à craindre les surprises, et surtout les entreprises nocturnes. Ces troupes légères empêchent toute surprise, parce que l'ennemi ne saurait vous approcher qu'après les avoir délogées; leur feu vous
a Du 18 septembre au 7 octobre 1760. Voyez t. V, p. 84-89.