<123>son côté, en élargissant les troupes à mesure qu'elles se retirent, et leur faisant, pour leur commodité, occuper plusieurs villages, jusqu'à ce qu'elles arrivent dans les quartiers qui leur sont destinés, où elles doivent être au large. Il y a une autre façon de prendre des quartiers avec les troupes, qui est de leur donner pour lieu de ralliement le point central de leurs quartiers, où ceux qui ont occupé les extrémités arrivent tous en même temps au lieu où l'on s'est proposé de former l'armée. Dans de telles dispositions, il faut que, en entrant dans les quartiers, chaque régiment ait la route qu'il doit tenir pour se joindre à sa brigade, et que chaque brigade, de même, ait sa route prescrite pour joindre l'armée par le plus court.
DES MARCHES ET DES CAMPAGNES D'HIVER.
Ces sortes d'expéditions demandent d'être exécutées avec beaucoup de prudence, ou l'on risque de voir abîmer son armée presque sans combattre. On fait ces campagnes d'hiver, soit pour prendre possession d'un pays où l'ennemi n'a pas beaucoup de troupes, soit pour tomber sur ses quartiers. De la première espèce furent nos campagnes de l'année 1740 et 1741, en Silésie et en Moravie. Nous marchâmes en Silésie en deux colonnes, l'une qui côtoyait les montagnes, l'autre qui longeait l'Oder pour nettoyer le pays, pour prendre ou, si on ne le pouvait, bloquer les forteresses; ce qui fut exécuté après qu'on eut réglé la marche de ces deux colonnes, qui, se trouvant toujours à même hauteur, pouvaient se donner des secours réciproquement. Les forteresses demeurèrent bloquées jusqu'au printemps; Glogau fut surpris; bientôt Breslau essuya le même sort; Brieg fut pris après la bataille de Mollwitz, et Neisse tomba à la fin de la campagne. Nous entrâmes, l'année 1741, sur une colonne en Moravie, qui s'empara d'Olmütz; on se contenta de bloquer Brünn,