<125>L'expédition du maréchal de Saxe sur Bruxelles se fit au mois de mars. Il tomba sur les quartiers des alliés, les dispersa, et entreprit le siége de Bruxelles, qu'il prit. Il fit camper la plupart de ses troupes, et il ne négligea pas d'avoir de gros détachements entre lui et l'ennemi, pour être averti à temps du moindre de ses mouvements. Tant il est vrai que tout général qui ne s'écarte pas des maximes de la prudence et de la prévoyance doit réussir presque toujours, et que des entreprises étourdies ne peuvent avoir de succès que par le plus grand des hasards, parce que d'ordinaire l'imprudent périt où le sage prospère.a
A la fin de l'année 1744,b lorsque le prince d'Anhalt chassa les Autrichiens de la Haute-Silésie, le froid était excessif; mais cela ne l'empêcha pas qu'il ne rassemblât tous les matins l'armée en ordre de bataille, ne marchât en colonne pour combattre, et que par sa prudence et ses bonnes précautions il obligeât non seulement l'ennemi de vider la province, mais encore il ruinât une partie de leurs troupes, et établît ses quartiers d'hiver dans les lieux mêmes qu'ils avaient occupés.
COMMENT CES DIFFÉRENTES MARCHES DOIVENT SE RÉGLER.
Le plan de ce que le général veut entreprendre est la base sur laquelle les dispositions doivent être réglées. Quand on est dans son propre pays, on a tous les secours possibles, tant des cartes détaillées que des habitants, qui peuvent vous donner toutes les notions nécessaires; alors l'ouvrage devient facile. Vous avez votre ordre de bataille. Si l'on marche en cantonnements, vous suivez cet ordre, et vous placez chaque brigade le plus près qu'il se peut ensemble, chaque
a Voyez t. X, p. 41 et 77; t. XII, p. 65.
b En janvier 1745. Voyez t. III, p. 87 et 88.