<23>Si l'ennemi est sur une hauteur, le terrain est souvent tel, qu'une attaque ne saurait trouver d'appui en avançant, et c'est alors que l'on emploie la méthode que j'indique dans l'attaque des hauteurs, de la soutenir par le plus de batteries que l'on peut et par l'armée qui lui sert de base. Mais dès qu'on est maître de la hauteur, alors cette position même devient votre appui; du moins vous avez une aile appuyée, et l'armée qui vous suit peut facilement soutenir l'autre par son canon. Voyez les plans nos XVI et XVII.

ARTICLE XVI. DES DIFFÉRENTES ATTAQUES.

Nous devons puiser nos dispositions pour les batailles dans les règles d'assiéger les places. Comme de nos jours on ne brusque plus l'attaque des chemins couverts minés, parce qu'ils sont et trop hasardeux, et trop meurtriers, de même il faut renoncer aux engagements généraux, parce qu'on perdrait trop de monde par le feu de mitraille, que l'on serait perdu sans ressource, si l'on était battu. Puisqu'on peut avec un moindre hasard parvenir à la même chose, il faut le moins risquer qu'on le peut, et ne laisser à la fortune que ce que l'habileté ne peut lui dérober.

Les ingénieurs vous recommandent de bien embrasser les ouvrages qu'on attaque, afin d'avoir la supériorité du feu sur celui de la ville, d'établir vos ricochets de façon qu'ils enfilent les lignes de prolongation, de faire que votre première parallèle déborde de beaucoup les autres pour leur servir de base et d'appui, et de sortir de votre troisième parallèle par des boyaux, pour vous loger sur le chemin couvert. Vos deux lignes sont donc vos parallèles; du côté où vous voulez attaquer, vous établirez des batteries pour soutenir les