<29>disposition me donne l'avantage de ne risquer qu'autant que je le trouve à propos, et que, si je remarque quelque empêchement physique ou moral à mon entreprise, je suis maître de l'abandonner, en repliant les colonnes de mon attaque sur mes lignes, et en retirant mon armée, la mettant toujours sous la protection de mon canon, jusque hors de la portée du feu de mon ennemi. L'aile qui a été le plus près de l'ennemi se replie ensuite derrière celle que j'ai refusée; ainsi celte aile refusée devient ma ressource, et me couvre lorsque je suis battu. Si donc je bats l'ennemi, ma victoire en devient plus brillante, et si je suis battu, ma perte en est bien moins considérable. Examinez le plan, il vous en donnera l'intelligence. Voyez le plan XXVI.
ARTICLE XXIII. DE LA MEILLEURE MÉTHODE DE DÉFENDRE A L'ENNEMI LE PASSAGE D'UNE RIVIÈRE.
Autant de fois qu'on se mettra derrière une rivière pour la défendre, on en sera la dupe, parce que l'ennemi, à force de finasser, trouve tôt ou tard un moment convenable pour vous dérober son passage. Vous dépendez alors souvent de l'activité ou de l'intelligence d'un officier qui fait la patrouille. Si vous séparez vos troupes pour en garnir les endroits les plus dangereux du fleuve, vous risquez d'être battu en détail. Si vous êtes ensemble, le moins qu'il puisse vous arriver est de vous retirer avec confusion pour vous choisir un autre poste, et vous avez perdu dans l'un et l'autre cas la gageure, car vous n'avez pas pu empêcher l'ennemi d'exécuter ce qu'il s'était proposé.
Je rejette donc cette ancienne méthode d'empêcher le passage