<32>nérales consistent à marcher sur le plus de colonnes que l'on peut; mais ce qui en doit déterminer le nombre, ce sont les chemins qui aboutissent au camp que vous voulez prendre, car il ne vous sert de rien de vous mettre en marche avec dix colonnes, si vous êtes obligé de les réduire à quatre pour rentrer dans votre camp; alors le moyen le plus simple et le meilleur est de régler d'abord sa marche sur quatre colonnes.
Dans les pays de plaine, la cavalerie doit composer la partie la plus nombreuse de votre avant-garde; dans les bois, vingt hussards, beaucoup d'infanterie légère, et de l'infanterie pesante pour la soutenir, suffisent; il en est de même dans les hautes montagnes. Si vous marchez par des plaines, il faut que vous ayez de la cavalerie des deux côtés de vos colonnes d'infanterie, pour fouiller le terrain, et pour que rien ne puisse fondre à l'improviste sur votre infanterie; si vous marchez par des terrains fourrés, vous couvrirez vos flancs d'infanterie détachée, et vous éviterez autant que vous le pourrez les villages, principalement pour la cavalerie, parce qu'elle n'y saurait agir. Quand l'armée est forte, on emploie le corps de réserve pour couvrir les flancs exposés du côté de l'ennemi.
Si votre armée marche près de celle de l'ennemi, supposez toujours qu'il va vous attaquer en marche, pour vous préparer à tout événement; prenez la précaution d'occuper par votre avant-garde et réserve les hauteurs, les collines et les bois derrière lesquels vous faites marcher vos troupes, afin d'être en tout cas le maître du terrain le plus avantageux, où, si l'ennemi tentait de vous attaquer, vous pourriez incessamment former votre armée, et vous opposer avec avantage et fièrement à ses entreprises. Si vous avez de grandes forêts à traverser, il faut y faire passer la cavalerie sous la protection de l'infanterie. Cela se fait ainsi : on place l'infanterie et des troupes légères dans un bois, pour couvrir le chemin du côté de l'ennemi, et l'on fait passer ce chemin aux escadrons entremêlés de bataillons