<64> avoir l'œil que, selon les ordres du général qui commande l'armée, on interroge sévèrement tout ce qui entre et sort du camp.
Le commandeur aura d'ailleurs soin de la propreté du camp, de la cuisine du soldat, pour que rien n'y manque. Si la désertion se met dans son bataillon, il aura dans chaque compagnie un bas officier qui fera la ronde pour observer ceux qui. sons prétexte de besoins, sortent la nuit des tentes.
Si l'armée marche, il ne doit jamais s'écarter de son corps. S'il fait des chaleurs excessives en chemin, on peut mêler un peu de vinaigre avec de l'eau et la donner au soldat, ce qui ne lui fera aucun mal tandis qu'il reste en marche; mais s'il boit lorsqu'il y a une halte, cela peut être mortel, et l'officier doit l'en empêcher rigoureusement.
On sait par expérience que la valeur des troupes consiste uniquement dans celle des officiers : un brave colonel, un brave bataillon; et l'on a vu dans toutes nos guerres que lorsque le commandeur a été bien valeureux, le bataillon n'a jamais été repoussé, à moins que le commandeur ne fût blessé ou tué auparavant.
Si l'armée se trouve dans un poste, et que l'ennemi l'attaque, le commandeur doit défendre son poste et le maintenir par le feu. C'est là que les charges les plus vives sont les meilleures; et comme le soldat peut avoir épuisé sa munition bien vite, il faut, avant qu'il ait tiré la dernière cartouche, envoyer des bas officiers de chaque peloton au tombereau de réserve y chercher des cartouches, et les faire distribuer à son monde le plus vite que possible, pour que son feu n'en soit pas trop ralenti.
Si on attaque l'ennemi dans la plaine, et que le commandeur se trouve de l'aile et du corps qui attaque, il doit marcher en bon ordre à l'ennemi, commencer la charge à trois cents pas, et, à la moindre confusion qu'il voit dans ceux qu'il attaque, marcher avec la baïonnette dessus, pour achever leur défaite.
Si l'on attaque l'ennemi dans un poste difficile, le commandeur