<66> des hussards avec, pour l'avertir. Si ceux-là lui rapportent que l'ennemi s'est embusqué sur son chemin, il fera d'abord parquer son convoi, où il laissera quelque monde pour le garder; avec le reste, il chassera l'ennemi de son embuscade, après quoi il lui sera libre de mener son convoi à l'armée. Il doit aussi diriger sa marche, longer des bois et des rivières pour avoir un flanc couvert, éviter les villages et tous les défilés, à moins qu'il ne faille y passer de nécessité, et en ce cas il faut pourtant les faire reconnaître avant d'y entrer, faire occuper par l'infanterie les hauteurs à droite et à gauche, après quoi le convoi peut passer en toute sûreté. S'il n'a que des plaines à traverser, il ne peut être attaqué que par de la cavalerie, et si l'ennemi est fort, il sera toujours obligé de faire parquer pour resserrer son monde et n'être pas trop faible partout; ensuite il se remet en marche, et la cavalerie, en partie, fera son arrière-garde.
Si l'armée marche, et que le commandeur se trouve à l'arrière-garde, il doit se proposer pour règle générale de ne se point laisser amuser par l'ennemi ou s'engager mal à propos, car il n'y a rien à gagner à une arrière-garde, on ne peut qu'y perdre. Au contraire, celui qui l'attaque n'a qu'en vue de l'engager, pour le séparer le plus qu'il peut de son corps, et pour donner à sa cavalerie le temps de l'entourer et de le couper tout à fait. Il faut donc qu'il s'imprime bien dans la tête qu'il ne doit s'engager que dans le cas qu'il lui est absolument impossible de faire autrement.
Si le régiment du commandeur se trouve en un corps qui attaque l'arrière-garde de l'ennemi, il doit s'engager avec lui le plus tôt qu'il peut, pour l'arrêter, ralentir sa marche, et donner à la cavalerie le temps de l'entourer et de le couper.
Les meilleures occasions pour l'attaquer sont celles où il descend dans un terrain bas, ou lorsqu'on peut lui tourner le flanc. Il faut toujours observer comme une règle sûre qu'il faut profiter du terrain, attaquer, pour peu qu'on ait de hauteur sur l'ennemi, ou, si