<67> vous le trouvez sur une hauteur, y monter et donner dessus avec la baïonnette.
C'est une règle générale que. dans toutes les affaires de retraite ou d'arrière-garde, lorsqu'on se veut retirer d'un poste, d'une hauteur, d'un bois ou d'un village, il faut, si l'ennemi vous presse toujours, commencer par retirer votre canon, ou vous risquez de le perdre; et quand le bataillon se retire, il faut laisser quelques soldats en arrière, qui tirent à la débandade, pour arrêter l'ennemi et l'empêcher de vous suivre de si près, et surtout pour qu'il ne puisse pas mettre de la confusion dans votre troupe.
Lorsque l'armée entre en quartiers d'hiver, la première chose où le commandeur doit penser est, si la campagne a duré jusqu'à l'arrière-saison, de faire purger tout son corps successivement en rentrant dans les quartiers, et de le faire saigner ensuite, pas tout à la lois, mais par compagnies, et selon que le chirurgien général le trouve nécessaire pour la constitution de tout soldat.
Le commandeur aura soin, les premiers jours que les corps quittent les tentes et habitent sous les maisons, de faire ouvrir les fenêtres dans les quartiers, pour que la différence du grand air succède imperceptiblement à la chaleur des fourneaux, ce qui donne lieu, sans cette précaution, à des maladies inflammatoires, et l'on doit conserver le vieux fantassin le plus que l'on peut, parce que, dans l'infanterie, il faut trois ans aux soldats pour se former.
Ceux qui font la chaîne des quartiers d'hiver doivent surtout se précautionner contre les surprises, parce que c'est ce qu'ils ont le plus à craindre. Si leurs bataillons sont dans les villages, il faut d'abord travailler à empalissader l'enceinte, et faire quelques flèches devant les entrées des villages. Voilà pourquoi le Roi recommande tant aux officiers d'infanterie l'étude des fortifications, parce qu ils ne peuvent s'en passer dans le cours d'une campagne.
Sont-ce des montagnes qu'on occupe, on y construira de distance