<8> passe le défilé. La seconde ligne est en toute occasion un bon soutien pour la première; cependant dans les plaines elle n'a pas la force que lui donnent les hauteurs et les montagnes, lorsqu'on lui fait occuper un terrain où elle domine la première ligne et oblige ainsi l'assaillant à remporter deux victoires avant de devenir maître du terrain.
ARTICLE II. DES CAMPS DE COLLINES ET HAUTEURS.
Après avoir établi ces règles générales, venons-en à une application plus précise. Si vous voulez occuper des collines qui versent dans des plaines sans être dominées de hauteurs quelconques à la distance de trois mille pas, placez votre première ligne à mi-côte, sur le glacis de la montagne, et la seconde sur la crête de la hauteur. Si l'ennemi peut parvenir à culbuter cette première ligne, il trouve alors de la plus dure besogne devant soi, qui est de dé poster la seconde; il a emporté le chemin couvert, et il faut incontinent qu'il livre un assaut aux ouvrages. Vous appuierez soigneusement vos ailes à de grands ravins, en les recourbant par derrière et formant un grand flanc. Vous observerez de placer votre première ligne de façon que chaque coup de fusil puisse porter jusqu'au pied du glacis, et que nulle part l'ennemi, en attaquant, ne puisse se couvrir derrière quelque pente roide, que tout soit vu, que le moindre chemin creux soit enfilé par les petites armes ou par le canon. Vous rangerez, pour cet effet, vos troupes, en les postant selon les sinuosités du terrain, et vous effacerez de votre mémoire toute ligne droite. Vous placerez votre cavalerie à l'abri du canon, derrière les deux lignes, de façon à pouvoir en faire avancer quelques escadrons et les employer, au cas que l'attaque de l'ennemi, dérangée par le feu d'infan-