<175> L'armée prussienne se campa auprès de Görlitz, qui se rendit par composition; soixante officiers et deux cent cinquante hommes y furent faits prisonniers de guerre : parmi ces officiers il y en avait de malades, et quelques-uns qui, ayant été blessés à Catholisch-Hennersdorf, avaient trouvé le moyen de se sauver. On trouva un magasin à Görlitz, qui fut d'un grand secours pour faciliter cette expédition.
Le 26, l'armée se porta en avant sur le couvent de Radmeritz, et l'on mit les troupes en cantonnement. MM. de Bonin et de Winterfeldt furent commandés avec soixante-dix escadrons et dix bataillons, pour longer une petite rivière qu'on nomme la Neisse. Ce mouvement, qui menaçait l'ennemi qu'on le coupât de Zittau, fît que le prince de Lorraine abandonna son camp d'Ostritz, pour gagner Zittau avant les Prussiens. Comme cette retraite se faisait à la hâte, les hussards prussiens firent des prises considérables sur les bagages des Autrichiens.
Le Roi s'avança à Ostritz le 27, et envoya M. de Winterfeldt à Zittau; l'arrière-garde du prince de Lorraine défilait précisément par cette ville. M. de Winterfeldt donna dessus, et fit trois cent cinquante prisonniers. Ils perdirent tous leurs bagages, et mirent eux-mêmes le feu à leurs chariots, pour les empêcher de tomber entre les mains de ceux qui les poursuivaient.
Cette expédition ne dura que cinq jours. Les Autrichiens y perdirent des magasins, leurs bagages, et rentrèrent en Bohême plus faibles de cinq mille hommes qu'ils n'en étaient sortis.
On laissa dix bataillons et vingt escadrons dans le voisinage de Zittau, pour garder ce poste important; et M. de Winterfeldt fut obligé de retourner en Silésie avec cinq bataillons et cinq escadrons, pour tomber sur les flancs de M. de Hohenembs, tandis que M. de Nassau se préparait à l'attaquer de front. Cette expédition réussit si heureusement, qu'en moins de vingt-quatre heures il ne resta plus d'Autrichiens en Silésie. Les dragons de Philibert furent défaits par