<125> soldats, dont on aurait pu tirer de meilleurs services, y périrent. Le corps de M. de Lestwitz à Zittau, celui du prince de Bevern à Görlitz, furent fatigués par des alertes perpétuelles; ils étaient obligés d'envoyer des secours tantôt d'un côté, tantôt de l'autre : l'inquiétude et l'activité des Autrichiens les tinrent continuellement sur pied et en action.
Mais les ennemis se fortifièrent dans ces environs des troupes de Flandre qui venaient joindre leur armée : à la longue la partie serait devenue inégale; et comme il fallait nécessairement des renforts aux Prussiens pour qu'ils se soutinssent en Lusace, le Roi y fit avancer la réserve qui jusqu'alors avait occupé en Poméranie la partie de cette province la plus voisine de la Prusse. Du commencement, la destination de ces troupes avait été de joindre le maréchal de Lehwaldt, pour le mettre plus en état de résister à l'armée des Russes; alors, le besoin le plus pressant l'emporta sur celui qu'on ne voyait que dans l'éloignement : il fallait considérer qu'en partageant avec trop d'égalité l'armée en trois corps, aucun des trois ne serait assez en force pour frapper un coup vigoureux et décisif; au lieu qu'en rassemblant une grosse masse en Saxe, on pouvait espérer de remporter dès le commencement de la campagne un avantage assez considérable sur les Impériaux pour que leurs alliés en fussent étourdis, et que même quelques-uns d'eux se désistassent des desseins de guerre et de conquête qu'enfantait leur ambition.
Les régiments prussiens qui venaient de la Poméranie arrivèrent vers le milieu de mars à Görlitz; on les employa à fortifier les postes qui n'étaient pas assez pourvus de troupes, et depuis qu'ils furent en Lusace, les ennemis se tinrent tranquilles.
Vers ce temps-là le Roi fit un tour en Silésie,a pour s'aboucher avec le maréchal de Schwerin; ils se virent à Haynau. On y arrêta
a Le Roi alla de Dresde à Bautzen le 28 janvier 1757, le 29 à Görlitz, et de là en Silésie. Le 3 février il était déjà de retour à Dresde.