<156> prompts détachements, obligèrent le Roi à se retirer. L'infanterie se replia par ligne, sans que l'ennemi fît mine de s'en apercevoir.
L'armée marcha à Bernstadt, et se campa sur les hauteurs de Jauernick jusqu'à la Neisse; au delà de cette rivière, le corps de M. de Winterfeldt s'étendit jusqu'à Radmeritz. On envoya un détachement pour relever la brigade de Görlitz, avec laquelle M. de Grumbkowa eut ordre de se rendre en Silésie, pour nettoyer les frontières des partis ennemis qui y commettaient des désordres, et pour veiller en même temps à la sûreté de la forteresse de Schweidnitz. Le Roi remit le commandement de l'armée au prince de Bevern, en lui adjoignant M. de Winterfeldt, qui était proprement son homme de confiance; il leur recommanda surtout de couvrir avec soin les frontières de la Silésie; après quoi il partit avec dix-huit bataillons et trente escadrons, pour s'opposer aux entreprises des Français et des troupes de l'Empire. Pour ne point interrompre les faits de cette campagne, tous liés les uns aux autres, nous n'avons pas fait mention de la campagne de l'armée alliée, commandée par le duc de Cumberland; la connexion des choses exige que nous en fassions à présent une courte récapitulation.
Dès le commencement d'avril, les Français occupèrent les villes de Clèves et de Wésel, où ils ne rencontrèrent aucune résistance. Le comte de Gisors s'empara de Cologne, dont les Français avaient dessein de faire leur place de guerre. M. d'Estrées, qui devait prendre le commandement de l'armée, y arriva les premiers jours du mois de mai; il s'avança le 26 et campa avec toutes ses troupes à Münster. Le duc de Cumberland rassembla les siennes à Bielefeld, d'où il avait poussé un détachement à Paderborn à l'approche de M. d'Estrées, dont l'armée se campa à Rhéda. Le duc se retira à Herford, sur quoi les Français envoyèrent un détachement en Hesse, qui, n'y trouvant aucune opposition, s'empara de tout le pays; Cassel même,
a Philippe-Guillaume de Grumbkow, général-major d'infanterie.