<162> Leipzig, afin de donner la chasse à M. de Turpin, qui avec des troupes légères rôdait du côté de Halle. Les Français se retirèrent à l'approche des Prussiens, de sorte que M. de Seydlitz, devenant inutile dans cette partie, vint rejoindre le Roi entre Grimma et Rötha. De Rötha les troupes marchèrent à Pégau; l'ennemi y avait détaché deux régiments de hussards impériaux, Szeczini et Esterhazy. Cette ville est située de l'autre côté de l'Elster, sur laquelle un pont de pierre aboutit à la porte. L'ennemi avait garni cette porte et quelques toits des maisons voisines, pour en défendre l'entrée. M. de Seydlitz fit mettre pied à terre à une centaine de hussards, qui forcèrent la porte; le gros du régiment les suivit et entra dans Pégau en pleine carrière; MM. de Székelya et de Kleista la traversèrent; en sortant par la porte opposée, ils trouvent ces deux régiments ennemis postés derrière un chemin creux; ils les attaquent, les renversent, les poursuivent jusqu'à Zeitz, et en ramènent trois cent cinquante prisonniers.
Le lendemain, l'armée du Roi se porta sur Naumbourg; l'avant-garde y rencontra six escadrons de ceux qu'elle avait battus la veille; ils furent bientôt dissipés, et perdirent surtout beaucoup de monde en passant le pont de la Saale, proche de Schulpforte; on rétablit ce pont, et les troupes le passèrent pour se rendre à Buttstedt. Ce fut là qu'on reçut la nouvelle de cette fameuse convention signée entre le duc de Cumberland et le duc de Richelieu à Kloster-Zeven : ce traité fut négocié par un comte Lynar, ministre du roi de Danemark; il y fut stipulé que les hostilités cesseraient; que les troupes de Hesse, de Brunswic et de Gotha seraient renvoyées dans leur pays; que celles
a Ce colonel Székely était chef du régiment de hussards no 1.
Le major Frédéric-Guillaume-Godefroi-Arnd de Kleist servait alors dans le même régiment, et en devint le chef, le 11 mai 1759, lorsque Michel de Székely, général-major depuis le 25 mars 1758, eut demandé sa démission.