<169> y arrivèrent de Dresde; M. de Finck marquait que le corps de Marschall était sur le point de quitter Bautzen pour suivre celui de Hadik : il était certain que le prince Maurice n'était pas assez fort pour résister à ces deux généraux; cela fit résoudre le Roi à lui mener un renfort, Les troupes repassèrent la Saale à Naumbourg; le maréchal Keith se jeta avec quelques bataillons dans Leipzig; le Roi passa l'Elbe à Torgau, et marcha sur Annabourg, où il apprit que Berlin en avait été quitte pour une contribution de deux cent mille écus qu'elle avait payée aux Autrichiens; que M. de Hadik n'avait pas attendu l'arrivée du prince Maurice pour se retirer, et que M. de Marschall était demeuré immobile dans son camp de Bautzen. La première idée qui lui vint alors, fut de couper la retraite à M. de Hadik; il se rendit en conséquence à Herzberg. Le prince Maurice était déjà sur son retour; le Roi voulut l'attendre, parce que Hadik avait déjà repassé Cottbus; il demeura quelques jours dans cette position, pour s'éclaircir sur les projets ultérieurs des Français, qui devaient décider du parti qu'il avait à prendre, soit de s'opposer à leurs entreprises, soit, au cas que la campagne de Thuringe fût finie, de tourner vers la Silésie, pour dégager Schweidnitz, dont M. de Nadasdy commençait à former le siége.
Mais les événements entraînèrent le Roi dans des opérations qu'il ne pouvait pas prévoir alors. Le départ des Prussiens d'Erfurt engagea M. de Soubise à passer la Saale et à s'approcher de Leipzig; le maréchal Keith en donna avis, et demanda avec empressement des secours : il fallut accourir au plus pressé. Le Roi prit sur-le-champ avec sa petite troupe le chemin de Leipzig; il nettoya d'abord la rive droite de la Mulde, où M. de Custine s'était avancé avec quelques brigades; après quoi il entra à Leipzig, où il fut joint par le prince Maurice et par le prince Ferdinand de Brunswic. On se rendit d'abord maître de la grande chaussée qui mène à Lützen. Le 30, l'ar-