<210> le régiment de Poleretzky, et le fit prisonnier. Cet accident, joint à la marche du prince Henri, qui, par le Mansfeld et le Hildesheim, s'était approché de la ville de Brunswic, déconcerta les généraux français, et détermina M. de Clermont, qui venait de relever le maréchal de Richelieu, à évacuer Brunswic, Wolfenbüttel et Hanovre en même temps. L'armée du prince Ferdinand marcha droit à Minden, où s'étant jointe aux détachements du Wéser, elle assiégea d'abord cette ville. Le comte de Clermont, ayant passé le Wéser à Hameln, envoya M. de Broglie aux environs de Bückebourg, pour secourir Minden; mais ce général, ne trouvant pas l'occasion d'entreprendre contre les alliés, ne fut que spectateur de la prise de cette ville, dont la garnison se rendit prisonnière de guerre. Après cet événement, M. de Broglie tourna vers Paderborn, pour rejoindre le prince de Clermont. L'armée des alliés marcha à Bielefeld; sur quoi les Français, étourdis de cette révolution subite dans leurs affaires, évacuèrent Lippstadt, Hamm et Münster. Le comte de Clermont, qui n'avait plus de pied en Allemagne, repassa le Rhin à Wésel, et cantonna son armée à l'autre bord de ce fleuve. Le prince Ferdinand s'arrêta à Münster, et répandit ses troupes aux environs, pour leur donner le temps de se refaire des fatigues qu'elles avaient souffertes par des opérations continuelles dans une saison rude et peu avancée. Les alliés prirent onze mille Français prisonniers dans cette courte expédition, qui peut être comparée à cette belle campagne du maréchal de Turenne, lorsque, pénétrant par Thann et Belfort, il surprit les Impériaux répandus dans leurs quartiers en Alsace, et les força de repasser le Rhin.
Ce fut le 2 de juin que le prince Ferdinand passa ce fleuve avec son armée au-dessous d'Emmerich; il avait gagné des bateliers hollandais, qu'il ne put engager néanmoins à construire ce pont que sur le territoire de la République; de là il s'avança bientôt dans le pays de Clèves. Quelques troupes françaises furent surprises dans leurs quartiers; mais le gros joignit l'armée, qui s'était assemblée proche