<215>bourg s'avança en même temps que M. d'Oberg sur Holzmünden. Ce mouvement fit craindre à M. de Soubise, qui était à Göttingue, qu'on ne le coupât de Cassel, et repliant aussitôt ses corps, il se rendit en diligence dans la Hesse. Les troupes des alliés et des Français arrivèrent presque en même temps devant Cassel, où elles se campèrent vis-à-vis les unes des autres. Ces mouvements de la Hesse n'avaient pas influé sur les opérations du prince Ferdinand; il suivait son objet, qui était d'observer l'armée de M. de Contades.
Les Français, ayant vainement tenté de surprendre le Prince héréditaire à Halteren, et y ayant été repoussés avec une perte considérable, tournèrent leurs vues d'un autre côté. M. de Contades détacha M. de Chevert avec vingt mille hommes, pour joindre M. de Soubise, et lui donner par ce renfort assez de supériorité pour qu'il pût accabler le prince d'Ysenbourg, et pour donner en même temps de l'occupation au prince Ferdinand, qui l'empêchât de faire des détachements pour la Hesse; il se porta à Hamm avec son armée, et poussa M. de Chevreuse jusqu'à Soest. Sur ce mouvement, les alliés se replièrent sur Münster, d'où le Prince héréditaire fut détaché à Warendorf-sur-l'Ems, et le prince de Holstein, à Telgte. M. de Soubise ayant, sur ces entrefaites, reçu son renfort, ne perdit point de temps pour le mettre en œuvre. Le prince d'Ysenbourg, informé de l'arrivée de M. de Chevert, repassa la Fulde, et se retira successivement devant l'ennemi jusqu'à Lutterberg, pour ne point être coupé de Münden; les ennemis l'y attaquèrent avec une si grande supériorité, qu'il fut obligé de leur céder le champ de bataille, avec une perte de seize canons et d'environ deux mille hommes; il se retira par Dransfeld et Göttingue à Moringen. Cet événement obligea le prince Ferdinand à quitter Münster; il y laissa une bonne garnison, et arriva le 17 avec son armée à Lippstadt. Le Prince héréditaire marcha le lendemain pour surprendre M. de Chevreuse, qui était à Soest; la surprise n'eut pas lieu, parce que les Français furent avertis de la marche des alliés;