<224>Silésie, ne put pas retirer assez promptement ses troupes pour agir en force du côté de la Bohême; néanmoins M. de Lacy, qui campait à Gibau, voulut entreprendre sur l'arrière-garde. Elle était obligée de passer le défilé de Krenau pour marcher à Zwittau; Lacy se saisit de ce village avec ses grenadiers; mais il en fut promptement délogé par M. de Wied, et les troupes continuèrent leur chemin sans être inquiétées.
Le maréchal Keith avait partagé sa colonne en trois corps, dont celui de M. de Retzow, ayant traversé Hohenmauth, et s'approchant des collines de Holitz, trouva ces hauteurs occupées par l'ennemi; il se saisit d'une chapelle qui est sur une hauteur vis-à-vis de celle que l'ennemi tenait; on commença par se canonner réciproquement. M. de Retzow continuait à faire filer son convoi et son escorte en même temps. Le général de Saint-Ignon, qui commandait les ennemis, crut ce moment propre pour attaquer les Prussiens; il fondit avec onze cents chevaux sur le régiment de Bredow cuirassiers, qu'il replia; en même temps arriva un lieutenant avec cinquante hussards, que le Roi avait chargé de dépêches pour le maréchal Keith; ce brave officier, nommé Kordshagen,a donna avec son peu de monde si à propos sur le flanc de M. de Saint-Ignon, qu'il ramena cette troupe; en même temps, la cavalerie prussienne accourut, et rechassa les Autrichiens avec perte de six officiers et de trois cents hommes. Le maréchal Keith arriva avec sa colonne précisément lorsque l'ennemi était en déroute; il fit prendre à revers l'infanterie ennemie, qui se maintenait encore sur les hauteurs; ce qui précipita sa fuite par des forêts épaisses qui protégeaient sa retraite.
Pendant que le maréchal Keith était occupé avec les ennemis et
a Jean-Christophe Kordshagen, lieutenant de hussards, était fils d'un paysan mecklenbourgeois. Il était capitaine au régiment des hussards de Zieten lorsqu'il fut anobli, le 13 mai 1769, et major à l'époque de sa mort arrivée en 1775. J.-J. Engel l'a pris pour héros de son drame Der dankbare Sohn.