<247> arrière-garde; il ne s'en fallut de rien que les hussards ne le fissent prisonnier. Il voulut occuper le premier emplacement que le Roi venait de quitter; il y menait déjà son artillerie; mais le feu préparé des batteries prussiennes démonta son canon, mit son infanterie en désordre, et l'obligea de s'enfuir. Il tâcha de renouveler cette manœuvre à trois reprises : tout cela fut inutile; car des feux préparés de même que le premier lui firent essuyer un même sort. Les hussards de Puttkammer, embusqués dans un bois, donnèrent enfin sur son monde, et le dégoûtèrent pour ce jour d'inquiéter de nouveau la marche des Prussiens. S. A. R., qui s'était postée à l'autre bord du Queis, y reçut l'arrière-garde, après quoi le Roi et son frère se séparèrent : le Roi marcha, par Löwenberg, Pombsen, Jauernick et Girlsdorf, à Nossen; le prince Henri marcha à Landeshut, où il releva M. de Fouqué, qui vint joindre le Roi sur la route de Neisse.
M. de Harsch assiégeait Neisse depuis le 20 d'octobre. Son attaque était dirigée sur le fort de Prusse, du côté de Heidersdorf. La seconde parallèle, achevée, se trouvait à trente toises du chemin couvert, et toutes les batteries étaient montées. Quoique le maréchal Daun y eût envoyé des secours par le chemin de Silberberg, sur le bruit répandu de l'approche du Roi, les Autrichiens levèrent le siége. M. de Treskow, commandant de la place, saisit ce moment, et fit une sortie où l'ennemi perdit huit cents hommes; MM. de Harsch et de Ville se retirèrent en hâte, ils passèrent la Neisse, et se replièrent par Ziegenhals à Jägerndorf, en abandonnant aux environs de Neisse des amas considérables de munitions de guerre, qu'on ne leur donna pas le temps de transporter. M. de Fouqué suivit les ennemis dans la Haute-Silésie, et il s'établit à Neustadt, d'où il pouvait le mieux les observer.
A peine les troupes furent-elles arrivées près de Neisse, que le Roi se prépara à une nouvelle expédition. Après le départ des Prussiens de la Lusace, le maréchal Daun avait pris, le 4 d'octobre, le chemin