<249> avait suivi partout. M. de Manteuffel le releva avec moins de troupes, et pendant la marche de la Saxe, M. de Wedell conduisit l'avant-garde du comte de Dohna. Précisément lorsque M. de Hadik arriva près de Torgau, l'avant-garde prussienne y parut en même temps; M. de Hadik se replia par les bois sur Eilenbourg; M. de Wedell le suivit à la trace, et quoique les ponts de l'Elster fussent rompus, la cavalerie prussienne passa la rivière à gué, et donna si à propos sur l'ennemi, que M. de Hadik perdit deux cents hommes et trois canons. Le comte de Dohna suivit M. de Wedell d'Eilenbourg; il s'avança vers Leipzig, que les cercles avaient investi. Le prince de Deux-Ponts, intimidé par l'échec que M. de Hadik venait d'essuyer, n'attendit pas l'approche des Prussiens; le siége fut levé; il se retira en hâte sur Colditz; de là il tourna vers Plauen, et alla prendre dans l'Empire des quartiers du côté de Hof et de Baireuth.
Pendant que le prince de Deux-Ponts et M. de Hadik fuyaient vers l'Empire, le maréchal Daun s'approchait de Dresde. Le corps prussien, trop exposé à Kesselsdorf, passa l'Elbe, et se campa au faubourg du Nouveau-Dresde, entre le Fischhaus et les Scheunen. M. de Schmettau, qui était commandant de Dresde, voyant que les Autrichiens se préparaient pour s'emparer du faubourg de Pirna, y fit mettre le feu. Le maréchal Daun ménageait la jeune cour, qui était dans la ville; il est à croire que sans elle il aurait été plus entreprenant; cependant les fossés de la place étaient bons. Le Roi avait quitté la Silésie; son avant-garde se trouvait au Weissenberg, de sorte que le commandant pouvait en toute sûreté attendre l'arrivée de ce secours. Le retour du Roi acheva de déranger les projets du maréchal Daun. Le comte de Dohna avait renvoyé l'armée des cercles; la saison avancée, et l'armée du Roi qui en trois marches pouvait être à