<250> Dresde, toutes ces considérations inspirèrent au maréchal Daun le dessein de se retirer. Il décampa le 15 de Grünau et de Leipnitz, et rentra en Bohême, où il mit ses troupes en quartiers d'hiver. Sur la nouvelle de son départ, le margrave Charles, qui était avec le gros de l'armée à Görlitz, reçut ordre de ramener les troupes en Silésie. Le Roi, qui était au Weissenberg, poussa à Dresde, où les arrangements se firent pour les quartiers d'hiver. Le comte de Dohna retourna dans la Poméranie et le Mecklenbourg; M. de Hülsen s'établit à Freyberg, sur les frontières de la Bohême; M. d'Itzenplitz commanda à Zwickau, et en Silésie on tira un cordon le long des frontières de la Bohême, de Greifenberg à Glatz; pour M. de Fouqué, il occupa Jägerndorf, Léobschütz, Neustadt et les environs.

Nous n'avons fait qu'une légère mention de la campagne des Suédois, auxquels on n'avait opposé que des détachements de la garnison de Stettin, jusqu'à ce que le Roi y détacha M. de Wedell du camp de Rammenau en Lusace. Les prouesses des Suédois consistaient à pénétrer dans le plat pays lorsqu'ils n'y trouvaient aucune opposition; un faible détachement les réduisait à la défensive; et bien loin d'avoir fait des conquêtes, ils se trouvèrent trop heureux qu'on leur permît, l'hiver, de se cantonner aux environs de Stralsund. Nous avons également passé en silence quelques détachements que S. A. R.a fit, au commencement du printemps, vers Baireuth et Bamberg; MM. de Driesen et Mayr furent chargés de ces petites expéditions, dont le but était de ralentir les opérations de l'armée des cercles, et de répandre la terreur chez les princes d'Allemagne qui s'étaient déclarés contre le Roi.

Vous trouverez, en considérant le total de cette campagne, qu'elle se distingue des autres par la quantité des siéges qui furent levés : il n'y eut que deux places de prises, Schweidnitz par les Prussiens, et


a Le prince Henri.