<27>gant qui mettait toute la Suède en subversion; mais la France aimait mieux voir M. d'Havrincourt à la tête de ce royaume, que celui qui en était le roi légitime.
L'année précédente il était survenu un autre démêlé, mais moins fâcheux, entre la Prusse et le Danemark : c'était au sujet d'un procès que la comtesse de Bentinck avait avec son mari. Cette femme, décriée par ses mœurs, avait cédé au comte de Bentinck une terre située sur la frontière de l'Ost-Frise, et depuis elle s'était repentie du contrat formel quelle en avait passé. Les juges ordonnèrent le séquestre : le Roi, en qualité de directeur du cercle de Westphalie, devait en être chargé; la cour de Vienne en donna la commission au roi de Danemark. Ce prince y envoya des troupes; les Prussiens les prévinrent; le roi de Danemark prit feu, et il aurait employé des menaces si sa modération ne l'avait retenu. Cependant cette affaire fut apaisée par la médiation de la France. Le roi de Danemark et tout le monde était content; mais la comtesse de Bentinck, qui aimait à chicaner, rompit l'accord qu'on lui avait moyenné; elle alla plaider à Vienne, d'où elle fut chassée depuis, pour avoir favorisé le dessein insensé du duc de Würtemberg, d'enlever l'archiduchesse Élisabeth. Cette dame retourna dans son comté; et comme elle ne trouva personne disposé à se mêler de son affaire, son procès demeura indécis.
Il semblait que, durant cette paix, un esprit de discorde se fût répandu en Europe, qui se plaisait à semer la division entre toutes les cours. Il survint au Roi des différends avec l'Angleterre, qui pensèrent le commettre avec cette couronne. Durant la dernière guerre, les pirates anglais avaient enlevé quelques vaisseaux appartenant à des marchands prussiens : les Anglais étaient juge et partie dans leur propre cause, de sorte que le tribunal de leur amirauté déclara ces vaisseaux de bonne prise. Le Roi, après avoir fait les représentations convenables à la cour de Londres, mit l'affaire en négociation. Les