<7> que la mode introduisit bientôt dans les armées : il en aurait fallu avoir le double; mais comme cela n'avait point été usité dans les guerres précédentes, et que ces deux bataillons avaient suffi au service qu'on en demandait, on ne songea pas à en multiplier le nombre.
Durant la paix, on construisit les ouvrages de Schweidnitz, et l'on perfectionna ceux de Neisse, de Cosel, de Glatz et de Glogau. Schweidnitz devait servir de lieu de dépôt pour l'armée, au cas que la guerre se portât en Bohême sur cette frontière; et comme les Autrichiens avaient montré peu de capacité dans la dernière guerre pour l'attaque et la défense des places, on se contenta de construire légèrement ces ouvrages; ce qui était en effet très-mal raisonné, car les places ne se construisent pas pour un temps, mais pour toujours; et qui pouvait garantir d'ailleurs que l'Impératrice-Reine n'attirât pas quelque habile ingénieur à son service, qui apportant avec lui un art qui manquait à l'armée autrichienne ne le lui apprît, et ne le rendît commun? Mais si l'on fit des fautes, on eut dans la suite sujet de s'en repentir, et d'apprendre à raisonner plus solidement.
D'autre part, on prévit qu'une armée en bon état et bien entretenue ne suffit pas pour faire la guerre, mais qu'il faut de grosses provisions de réserve, pour l'armer, pour l'habiller, et la renouveler, pour ainsi dire; ce qui donna lieu à faire de grands amas de toutes sortes de fournitures, de selles, étriers, mors, bottes, gibecières, ceinturons, etc. On conservait dans l'arsenal cinquante mille fusils, vingt mille sabres, douze mille épées, autant de pistolets, de carabines et de bandoulières; en un mot tous les armements qu'il faut sans cesse renouveler, et que le temps ne donne pas toujours le moyen d'avoir assez promptement dans le besoin. On avait fait fondre une artillerie de siége considérable, consistant en quatre-vingts pièces de batterie, et en vingt mortiers, qui fut déposée dans la forteresse de Neisse. Les amas de poudre à canon que l'on avait faits, montaient à