<74> de Kayserling et à moi de grandes lumières sur les préparatifs militaires d'ici, puisque le comte Bernes marque que le parti français et prussien en Suède travaillait à toute force pour procurer la souveraineté au Prince successeur; qu'en considération de ces circonstances on souhaitait d'empêcher le voyage de l'Impératrice à Moscou, et que, comme personne ne pourrait y contribuer davantage que le comte Kayserling, eu égard aux préparatifs et desseins dangereux de la cour de Berlin, il devait animer ce ministre pour cet effet. Celui-ci étant déjà assez prévenu contre la cour d'ici, il ne m'a pas été difficile d'obtenir mon but, puisqu'il m'a fait lire hier sa relation dressée selon les désirs du comte Bernes, en promettant de continuer sur ce ton toutes les semaines.
XVI. LETTRE DU COMTE DE BERNES AU COMTE DE LA PUEBLA. DATÉE DE PÉTERSBOURG, LE 12 DÉCEMBRE 1749.
J'ose vous faire, dans le plus grand secret, la réquisition qui suit :
On souhaite que vous fassiez glisser à l'oreille de M. de Gross, ministre de Russie, mais cela avec tant de précaution qu'on ne puisse jamais soupçonner que la chose vient de vous, qu'il se machine en Suède des choses contre la personne de l'Impératrice, auxquelles la cour de Prusse a sa bonne part; et comme ledit ministre ne manquera probablement pas de vous faire confidence de cette découverte, vous êtes prié de lui répondre que, n'en sachant rien, vous feriez des recherches, et de la lui confirmer ensuite, comme chose que vous auriez apprise par perquisition.