<98> restèrent là en Saxe et dans cette partie de la Bohême jusqu'à la fin du mois.
D'un autre côté, M. de Piccolomini campait proche de Königingrätz sur les hauteurs situées entre le confluent de l'Adler et de l'Elbe, dans une position forte. Son camp, en figure angulaire, n'était abordable d'aucun côté. Le maréchal de Schwerin venait de déboucher avec son armée par le comté de Glatz, d'où il s'avança premièrement à Nachod, puis sur les bords de la Mettau, et enfin sur Augezd, où il défit M. de Buccow, qui vint au-devant de lui avec un corps de cavalerie, se fit bien battre, et perdit deux cents hommes. Le maréchal de Schwerin ne pouvait point entreprendre sur M. de Piccolomini dans le poste où se tenaient les Autrichiens : il n'y avait aucun grand projet à former, ni pour des siéges, ni pour des batailles; et comme la saison était d'ailleurs assez avancée, il se contenta de consumer toutes les subsistances qu'il trouva en Bohême, et fourragea jusque sous les canons de l'armée impériale, sans que M. de Piccolomini fît mine de s'en apercevoir. Un détachement de hussards prussiens défit quatre cents dragons des ennemis proche de Hohenmauth, et en ramena la plus grande partie prisonniers. Ce fut où se bornèrent les entreprises que le maréchal de Schwerin pouvait faire, parce que M. de Piccolomini se gardait bien de faire des mouvements, et demeurait scrupuleusement renfermé dans son camp, qui valait mieux qu'une infinité de places de guerre.
Les grands coups ne purent se porter cette année que par l'armée du Roi : cette armée avait les Saxons à prendre, et les secours qui pouvaient leur venir, à éloigner. Les choses s'embrouillaient et devenaient de jour en jour plus compliquées de ce côté-là; quoiqu'on eût enfermé le camp de Pirna de manière à y défendre l'entrée des vivres et des secours, il avait été toutefois impossible d'occuper tous les sentiers qui traversent les forêts et les rochers des environs. Cela faisait que le roi de Pologne entretenait encore, quoique avec peine,