<99> une correspondance avec la cour de Vienne; et l'on apprit sur la fin de septembre que le maréchal Browne avait reçu des ordres de sa cour de dégager à tout prix les troupes saxonnes que les Prussiens bloquaient à Pirna. Le maréchal Browne, qui s'était avancé avec son armée à Budin, avait trois moyens d'exécuter ce projet : l'un, de marcher sur le corps du maréchal Keith, et de battre cette armée, ce qui n'était pas facile; le second, de prendre le chemin de Bilin et de Teplitz, et d'entrer en Saxe, soit par le Basberg, soit par Hellendorf;a mais ce mouvement l'obligeait à prêter le flanc au maréchal Keith, et exposait à être ruinés tous les magasins qu'il avait entre Budin et Prague. Le troisième moyen qui lui restait, était d'envoyer un détachement à la rive droite de l'Elbe, qui, prenant par Böhmisch-Leipa, Schluckenau et Rumbourg, se rendît à Schandau. Cette dernière expédition ne pouvait mener à rien de décisif, parce que les Prussiens, par le moyen de leur pont de Schandau, pouvaient envoyer des secours dans cette partie, et parce que le terrain du côté d'Ober-Rathen et Schandau, coupé, difficile, et susceptible de chicanes, fournit des passages assez impraticables pour qu'un bataillon y puisse arrêter une armée entière.
Comme l'issue de ce moment critique décidait de toute cette campagne, le Roi jugea que sa personne serait nécessaire en Bohême, pour s'opposer aux entreprises que ses ennemis pouvaient former. Il arriva le 28 au camp de Johnsdorf; les troupes y étaient postées sur un terrain étroit dominé par des éminences, le dos appuyé contre un escarpement de rochers si serrés, qu'on aurait eu de la peine, au cas d'une action, de porter des secours d'une partie de ce camp dans l'autre, sans s'exposer à de grands embarras. Cette position se trouvant telle, qu'il fallait l'abandonner à l'approche de l'ennemi, elle fut quittée le lendemain.
On était trop éloigné du maréchal Browne pour en avoir des
a Nollendorf.