<VI>tante ne me parut pas indigne d'être transmise à la postérité. Pour cet effet, à la fin de chaque campagne, je dressai des mémoires sur les événements qu'elle avait produits, dont j'avais le souvenir tout récent; et comme ces faits se trouvent si fort liés avec la politique, je fus obligé de la faire entrer dans mon plan.
J'ai eu en vue dans cet ouvrage deux objets principaux : l'un, de prouver à la postérité et de mettre en évidence qu'il n'a pas dépendu de moi d'éviter cette guerre; que l'honneur et le bien de l'État m'ont empêché de consentir à la paix à d'autres conditions qu'à celles où elle a été conclue; et mon second objet a été de détailler toutes les opérations militaires avec le plus de clarté et de précision qu'il m'a été possible, pour laisser un recueil authentique des situations avantageuses et contraires qui se trouvent dans les provinces et dans les royaumes où la guerre sera portée toutes les fois que la maison de Brandebourg aura des démêlés avec celle d'Autriche.
Le succès d'une guerre dépend en grande partie de l'habileté du général, de la connaissance des lieux qu'il possède, et de l'art avec lequel il sait tirer avantage du terrain, soit en empêchant l'ennemi d'occuper un poste qui pourrait le favo-