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VII. LETTRE DU ROI DE POLOGNE A SA MAJESTÉ LE ROI DE PRUSSE.

Struppen, le 15 septembre 1756.

Je voudrais pour tout au monde pouvoir entrer dans les vues de Votre Majesté. Le général de Winterfeldt me les a déclarées, et même de la façon qu'il me les a proposées, elles auraient fait beaucoup plus d'impression sur moi, s'il était d'ailleurs possible de consentir à ce que Votre Majesté exige de moi. Le général susmentionné lui aura sans doute fidèlement rapporté les raisons importantes que je lui ai alléguées, qui m'empêchent d'embrasser un tel parti. Ces raisons pourront servir de preuves à ma façon de penser et à la constance inviolable que j'ai de tenir ma parole. C'est avec la même certitude que Votre Majesté peut compter sur l'accomplissement des promesses que je lui ai faites. Comment pourrais-je commencer des hostilités contre une princesse qui ne m'en a donné aucune occasion, et à laquelle je suis obligé de donner, en vertu d'un ancien traité défensif, dont Votre Majesté est suffisamment instruite, six mille hommes, si dans le cas présent l'agresseur n'était pas douteux; c'est pourquoi on n'en par<285>lera plus. Dès la première apparence qu'il y eut à cette guerre, je me suis fermement proposé de ne point m'en mêler, et c'est la raison pourquoi j'ai rejeté toutes les offres qu'on m'a pu faire à ce sujet. Plein de l'idée où j'étais que je n'avais rien à appréhender, vu que je ne m'étais embarqué dans aucun de ces démêlés, et que j'étais résolu de persister dans ces sentiments, je n'ai point fait marcher mon armée en Bohême, et je n'ai pas voulu permettre l'approche des troupes autrichiennes pour renforcer les miennes, malgré l'entrée de celles de Votre Majesté dans mes États. Comme je ne me départirai jamais de ces sentiments, que Votre Majesté ne saurait elle-même désapprouver, je me flatte aussi qu'elle s'acquiescera des propositions que j'ai faites dans ma lettre du 12, ou bien en substituera d'autres, qui puissent la tranquilliser par rapport à mes troupes, desquelles elle n'a rien du tout à craindre. Pour cet effet, j'envoie à Votre Majesté le baron d'Arnim, mon général de cavalerie. S'il était possible de nous accorder sur ce point, ce serait un canal très-propre à établir une union sincère entre deux pays voisins qui réellement ne peuvent se passer l'un de l'autre, et dont les vrais intérêts consistent en une parfaite liaison.