<199>pire, M. de Serbelloni méditait un projet plus important encore que le précédent. Il se proposait de battre M. de Hülsen, en se glissant le long de l'Elbe pour tourner sa position. Afin de mieux cacher son dessein, il fit alarmer un matin tous les postes avancés du camp de Pretzschendorf. Une colonne de sept mille hommes se présenta sur la droite du village de Hennersdorf, faisant mine de vouloir tenter le passage de la Steinbrückmühle; une autre colonne se mit en bataille vis-à-vis de Frauenstein.
Durant ces ostentations, M. de Ried, qui commandait un détachement de douze bataillons à Bennerich, ayant été renforcé la nuit précédente par seize bataillons et par vingt-cinq compagnies de grenadiers, se forma le matin en trois corps sur les hauteurs de Bennerich. La première colonne se porta sur le village de Grumbach, dont elle délogea un bataillon franc, qui se jeta dans la redoute du Pfarrholz; mais l'ardeur des Autrichiens fut tempérée par le feu des batteries du Landsberg. La seconde colonne des ennemis s'avança vers Kobach; et la troisième, qui était celle de la droite, délogea un bataillon prussien du village de Weisdropp. Cette dernière colonne fut arrêtée par le feu de la redoute de Constappel, que défendait le bataillon de Car-lowitz. Après une résistance vigoureuse de la part des Prussiens, l'ennemi fut forcé de se retirer, et les secours que S. A. R. envoya de Pretzschendorf au Landsberg, n'arrivèrent qu'après que l'action était finie. L'ennemi se contenta de faire des attaques molles et mal soutenues; il sacrifia inutilement dans cette occasion des troupes dont il aurait pu tirer un meilleur parti, s'il avait su les conduire avec plus d'audace.
Pendant que la fortune balançait en Saxe les destins des Prussiens et des Impériaux, elle se déclara entièrement dans l'Empire en faveur des alliés et du prince Ferdinand. Les Français s'étaient bornés cette année à n'avoir qu'une armée en Allemagne, avec une réserve pour couvrir le Bas-Rhin. Cette réserve, dont le prince de Condé avait le