<19> donnèrent lieu à une convention secrète entre cette puissance et la Prusse, qui fut promptement conclue. Elle portait en substance que l'Impératrice ferait entrer un corps de troupes en Pologne pour soutenir le parti des dissidents, et que pour éviter de donner de nouveaux ombrages à la cour de Vienne, le Roi se bornerait à appuyer les entreprises des Russes par des déclarations vigoureuses et capables d'intimider les mécontents. On stipula toutefois que si la cour de Vienne faisait entrer des troupes en Pologne pour agir hostilement contre les Russes, en ce cas Sa Majesté se déclarerait et agirait ouvertement contre les Autrichiens, en faisant même une puissante diversion dans leurs États; et il fut stipulé de plus qu'en considération de cette guerre, que le Roi aurait à soutenir uniquement pour les intérêts de la Russie, l'Impératrice promettait d'assister ce prince par un corps de ses troupes, et de lui procurer un dédommagement convenable après la conclusion de la paix. Les liaisons qui de jour en jour devenaient plus intimes entre le Roi et la Russie, en imposèrent à la cour de Vienne, et parce que les hasards auxquels elle s'exposerait, étaient plus considérables que les avantages qu'elle pouvait se procurer, elle prit le parti de demeurer tranquille spectatrice des événements.
Cette même année, le mariage de la princesse Wilhelmine, nièce du Roi, fut conclu avec le prince d'Orange. Cela ne pouvait influer en rien dans la politique, et ce mariage se bornait à procurer un établissement honnête à une princesse de la maison.
Mais retournons aux affaires de la Pologne, dont nous nous sommes écarté. En suivant les instigations de la Russie, les dissidents formèrent une confédération. Elle était protégée par les troupes russes qui venaient d'entrer dans ce royaume. En même temps, le ministre prussien résidant à Varsovie y déclara que le Roi regardait le rétablissement des dissidents comme une clause du traité d'Oliva et de son alliance avec l'impératrice de Russie, et qu'il priait la Répu-