<91> et quatre cents des familles les plus nobles durent leur conservation à ces mesures salutaires. En Poméranie et dans la Nouvelle-Marche, la noblesse était aussi ruinée qu'en Silésie. Le gouvernement paya pour elle cinq cent mille écus de dettes, en ajoutant autres cinq cent mille écus pour remettre leurs terres en valeur.
Les villes qui avaient le plus souffert de la guerre, furent également soulagées : Landeshut reçut deux cent mille écus, Striegau quarante mille, Halle quarante mille, Crossen vingt-quatre mille, Reppen six mille, Halberstadt quarante mille, Minden vingt mille, Bielefeld quinze mille, et celles du Hohnstein treize mille écus. Toutes ces dépenses étaient nécessaires; il fallait se précipiter de répandre de l'argent dans les provinces, pour les rétablir d'autant plus vite. Si dans ces conjonctures on avait usé d'une économie rigide, il se serait peut-être écoulé cent années avant que le pays fût redevenu florissant; mais par l'activité dont on entreprit cette affaire, plus de cent mille âmes expatriées retournèrent dans leur patrie. Aussi, dès l'année 1773, la population, comparée à ce qu'elle était en 1756, était augmentée au delà de deux cent mille personnes. On ne s'en tint pas là : surtout considérant que le nombre des habitants fait la richesse des souverains, on trouva moyen d'établir dans la Haute-Silésie deux cent treize nouveaux villages, dont le nombre d'âmes montait à vingt-trois mille; et l'on forma le plan d'augmenter le nombre des cultivateurs en Poméranie de cinquante mille personnes, et de douze mille dans la Marche électorale; ce qui fut exécuté vers l'année 1780. Si nous voulons comparer le résultat que ces opérations produisirent, il n'y a qu'à comparer la population de l'année 1740 avec celle de 1779; en voici l'exposé :