<20> qu'aucune des matières qui se traitaient, ne lui était étrangère ou nouvelle.
Il devint général-major en 1743, et les devoirs de son état nous l'enlevèrent l'année d'après, à l'occasion de la guerre qui se ralluma de nouveau. M. de Goltz fut de toutes les expéditions de cette campagne, et y fut utile en toutes, trouvant des ressources dans son intelligence, pour la subsistance des troupes, là même où il paraissait que la famine devait suspendre les hostilités.
Nous venons enfin à la plus belle époque de sa vie, je veux dire, la campagne de l'année 1745, campagne où il eut occasion de déployer toute l'étendue de sa capacité. Au commencement de cette année, le Roi lui communiqua le projet de sa campagne, qui était de rendre la guerre offensive, par le moyen d'une bataille, et de poursuivre les ennemis jusque dans leurs propres provinces. Ce qui rendait l'opération de M. de Goltz plus difficile, c'était l'incertitude du lieu par lequel l'ennemi ferait des efforts; ce qui l'obligeait à prendre des arrangements doubles, tant vers les frontières de la Moravie que vers celles de Bohême.
Tout le monde sait que les ennemis pénétrèrent en Silésie par la Bohême, et qu'à cette occasion se donna, le 4 de juin, la bataille de Friedeberg. M. de Goltz combattit à la droite, à la tête de sa brigade de cavalerie, et fit des merveilles pendant la bataille et pendant la poursuite. A peine fut-il descendu de cheval, que, prenant la plume à la main, il donnait cent ordres différents, pour arranger les convois qui devaient suivre l'armée.
Les Prussiens poussèrent les troupes de la Reine jusqu'au delà de Königingrätz. Le Roi passa l'Elbe, et se campa au village de Chlum, qui est encore à un mille au delà. Ainsi les Prussiens étaient à dix milles de leurs magasins, ayant derrière eux une chaîne de montagnes qui les en séparait, aucune rivière navigable pour s'en servir, et, à