<14> qui, étant un fief de l'Empire, ne saurait, selon les constitutions fondamentales de l'Empire, être séparé ou retranché du corps germanique sans le consentement formel de la diète et des états.
On pourrait encore reprocher à l'Empereur la guerre qu'il a déclarée aux Turcs, et les subsides qu'il a exigés de l'Empire au sujet de cette guerre; mais cela m'engagerait dans de trop grands détails, et j'ai encore quelques réflexions plus importantes à faire.
Nous avons jugé à présent des causes par leurs événements; il nous reste encore à juger des événements que nous avons à attendre par les causes que nous pouvons pénétrer.
Il ne s'agit pas simplement d'approfondir les secrets de la politique et de porter un regard profane jusque dans le sanctuaire des ministres; il faut encore observer les voies différentes que suivent les ministres pour parvenir à leurs fins. Rien ne fait mieux connaître le caractère des cours que de remarquer les façons différentes dont leur politique agit sur les mêmes sujets; leurs passions, leurs finesses, leurs ruses, leurs vices et leurs bonnes qualités, tout s'y découvre.
Pour bien juger des ministres de l'Empereur et de ceux de France, mettons leur conduite en parallèle, et voyons comment, dans les affaires de la Pologne, ils ont tenu des routes différentes; nous y verrons une expression de mœurs qui n'est pas de peu d'utilité pour les grands hommes qui savent en faire usage.
L'Empereur, selon l'alliance qu'il avait faite avec la Russie, devait placer la couronne de Pologne sur la tète d'Auguste, électeur de Saxe : il n'imagina point de meilleur moyen d'y réussir que les voies de fait. Ses armées se tinrent aux confins de la Pologne, tandis que les troupes