<27>Livoniens, qui étaient une espèce de templiers, les quatre évêchés de Culm, Pomesan, Ermland et Samland. La guerre que l'Ordre fit aux Prussiens, dura cinquante-trois ans. Les Chevaliers soutinrent ensuite des guerres, tantôt contre la Pologne, et tantôt contre les ducs de Poméranie, qui étaient jaloux de leur établissement. Dès lors les familles des Chevaliers commencèrent à s'établir en Prusse; et c'est d'eux, en grande partie, que descend la noblesse qui l'illustre aujourd'hui.

Sous le grand maître Conrad d'Erlichshausen, en 1450,c les villes de Danzig, Thorn et Elbing lui déclarèrent qu'étant lasses de lui obéir, elles s'étaient données à Casimir, fils de Jagellon, roi de Pologne. La guerre que les Chevaliers et les Polonais se firent pour la Prusse, dura treize ans. Les Polonais, victorieux, donnèrent la loi : la Prusse citérieure de la Vistule fut annexée à ce royaume, et s'appela Prusse-Royale; l'Ordre garda la Prusse ultérieure, mais il fut obligé d'en prêter hommage aux vainqueurs.

En 1510,a Albert de Brandebourg fut élu grand maître par l'Ordre; c'était l'arrière-petit-filsb d'Albert l'Achille, comme on l'a dit plus haut. Le nouveau grand maître, pour venger l'honneur de l'Ordre, entreprit une nouvelle guerre contre les Polonais, qui finit très-heureusement pour lui, puisqu'il fut créé duc de Prusse par Sigismond Ier, roi de Pologne, qui rendit cette dignité héréditaire pour ce prince et ses descendants. Albert ne s'engagea qu'à prêter l'hommage accoutumé à la Pologne.

Le duc Albert, maître de la Prusse ultérieure, quitta alors l'habit, la croix et les armes de l'ordre Teutonique. Les Chevaliers se conduisirent comme font les plus faibles : ils se contentèrent de protester contre ce qu'ils ne pouvaient pas empêcher. Le nouveau duc eut une guerre à soutenir, en 1563, contre Éric, duc de Brunswicc


c Au lieu de « Conrad d'Erlichshausen, en 1450 », il faudrait « Louis d'Erlichshausen, en 1454 »; Conrad était mort dès 1449.

a Le 13 février 1511.

b Le petit-fils.

c L'Auteur confond ici deux cousins de même nom : l'un, le commandant de Memel, qui mourut en 1525, était fils de Henri l'aîné, duc de Wolfenbüttel; l'autre, qui commença la guerre des noix contre son beau-frère, était le successeur de son père, Eric l'aîné, duc de Calenberg. Tous les deux étaient petit-fils de Guillaume le jeune, duc de Wolfenbüttel.