<44>sur-le-Main, et il proposa que pour dédommager la Suède des dépenses qu'elle avait faites en faveur des princes protestants, l'Empire lui cédât la Poméranie après la mort de son dernier duc.
Cette proposition, soit dit en passant, était le vrai commentaire du manifeste que Gustave-Adolphe avait publié lorsqu'il entra en Allemagne. L'électeur de Brandebourg se trouva extrêmement blessé de cette proposition d'Oxenstjerna, qui tendait à le frustrer de ses droits sur la Poméranie; et l'électeur de Saxe, qui s'était flatté de gouverner l'Allemagne, était dans une jalousie extrême du pouvoir de ce chancelier et de la fierté qu'affectaient les Suédois. Le malheur voulut que, dans ces circonstances, l'archiduc Ferdinand et le Cardinal-Infant remportassent, à Nordlingue, une victoire complète sur les Suédois; ce qui acheva d'ébranler des alliés qui avaient d'ailleurs, comme nous l'avons dit, de véritables sujets de mécontentement.
L'Empereur, attentif à diviser l'Allemagne liguée contre lui, profita avec habileté des dispositions pacifiques de ces deux électeurs, et il fit avec eux sa paix à Prague.a Les conditions de ce traité, signé le 20 de mars 1635, furent : que le second fils de l'électeur de Saxe resterait administrateur de Magdebourg, et que les quatre bailliages14 démembrés de cet archevêché demeureraient en toute propriété à la Saxe; l'Empereur promit à l'électeur de Brandebourg de maintenir ses droits sur la Poméranie, et de ne plus revendiquer les biens d'église qu'il possédait; il confirma de plus les pactes de confraternité entre les maisons de Brandebourg, de Saxe et de Hesse.
Après cette paix, les troupes impériales et saxonnes nettoyèrent les évêchés de Magdebourg et de Halberstadt des Suédois qui les infestaient; la ville de Magdebourg tint seule pour les Suédois. La Poméranie, le Mecklenbourg et la Vieille-Marche, se ressentirent de nouveau des troubles de la guerre : les Impériaux et les Saxons occupaient tous les bords de l'Elbe et de la Havel; mais
14 Querfurt, Jüterbog, Bock [Bourg] et Dahme.
a L'Empereur lit sa paix à Prague le 20 (30, nouv. style) mai 1635, mais seulement avec la Saxe. On fit, dans le traité, la réserve que George-Guillaume aurait la liberté d'y accéder : après en avoir reçu communication par l'électeur Jean-George de Saxe, il y accéda en effet à Cöln-sur-la-Sprée, le 29 juillet 1635.