<47>Schwedt, et reprirent Landsberg. Klitzing, à la tête des Saxons, nettoya en même temps la Marche et les bords de la Havel, et délivra ce pays des Suédois. La guerre, qui voyageait d'une province à l'autre, se transporta de nouveau en Poméranie, où les Impériaux furent joints par trois mille Hongrois. La Poméranie eut le sort des Marches : exposée aux mêmes brigandages, elle fut prise, reprise, brûlée et ruinée.
Alors la fatalité voulut que les Suédois reçurent de puissants secours; ce qui leur donna le moyen de contraindre les Impériaux à fuir devant eux jusqu'en Bohême. Mais quelques revers qu'éprouvassent les troupes autrichiennes, rien ne fut capable de détacher les électeurs de Brandebourg et de Saxe de l'alliance qu'ils avaient faite avec l'Empereur.
Les Suédois parurent pour la quatrième fois devant les portes de Berlin, et quatre cents Brandebourgeois évacuèrent la ville à leur approche. L'Électeur, pour se venger des maux que les Suédois faisaient souffrir à l'Électorat, projeta une diversion : quatre mille Prussiens entrèrent en Livonie, et y firent quelques ravages; mais négligeant de s'emparer des villes pour y assurer leur établissement, ils abandonnèrent promptement leurs conquêtes, et leur expédition devint inutile. Les Suédois firent ressentir à la Marche les pertes qu'ils avaient faites en Livonie; ils surprirent à Bernau quinze cents Brandebourgeois que Burgsdorff commandait. Dewitz prit la route de la Silésie; et Baner saccagea la Saxe et le pays de Halberstadt.
Axel Lilje, qui commandait à Berlin, serra Spandow de près, et bloqua légèrement Cüstrin, où l'Électeur s'était retiré avec sa cour fugitive. Dans ces temps, les états de Poméranie se tinrent, et l'Électeur y envoya des députés. Les états ne favorisèrent point les Suédois; et les envoyés de l'Électeur à la diète de Ralisbonne, y tinrent la place des ducs de Wolgast et de Stettin.
Comme les états de la Prusse devaient se tenir cette année à Königsberg, George-Guillaume s'y rendit pour y solliciter le payement de quelques subsides arriérés : mais il mourut à Königsberg, le 3 de décembre,a laissant à son fils Frédéric-Guillaume un pays désolé dont ses ennemis étaient en possession, peu de
a Le 21 novembre (1 décembre, nouveau style).