<62>de l'Empire, remplit alors le trône impérial, devenu vacant par la mort de l'empereur Ferdinand III.

Cependant le roi de Suède, irrité de ce que l'Empereur et le roi de Danemark faisaient avorter dès leur naissance les projets qu'il avait sur la Pologne, s'en vengea sur le Seeland, où il fit une irruption, et força le roi de Danemark à signer sa paix à Roeskilde. A peine cette paix fut-elle conclue, que le roi de Danemark la rompit; et le retour de la liberté détruisit l'ouvrage de la contrainte. Frédéric III de Danemark, quoiqu'agresseur, sollicita les secours de l'Empereur et de l'Électeur contre la Suède, et les obtint.

Frédéric-Guillaume, prêt à secourir le roi de Danemark, établit le prince d'Anhalt gouverneur de ses États pendant son absence. Il partit de Berlin à la tête de sa cavalerie et de trois mille cuirassiers impériaux; il força les Suédois qui étaient dans le Holstein, à se retirer au delà de l'Eyder, et mit garnison brandebourgeoise et impériale à Gottorp. Après avoir chassé les Suédois de l'île d'Aland, il mit ses troupes en quartier d'hiver en Jütland.

L'année d'après, il ouvrit la campagne par la prise de Friedrichsodde et de l'île de Fionie;a mais l'entreprise qu'il forma sur l'île de Fuynenb lui manqua, à cause que huit vaisseaux de guerre suédois dissipèrent les barques chargées de ses troupes de débarquement.

Pour diviser davantage les forces des Suédois, de Souches entra avec les Impériaux et deux mille Brandebourgeois19 dans la Poméranie citérieure; lui et Starhemberg s'emparèrent de quelques petites villes de l'île de Wollin, et mirent le siége devant Stettin. Würtz, qui en était commandant, fit une belle défense. La renommée annonça cette expédition en Danemark, où Wrangel commandait les Suédois; il vola au secours de la Poméranie, débarqua à Stralsund, surprit deux cents Brandebourgeois dans l'île d'Usedom, et jeta seize cents hommes de secours dans Stettin. Würtz ne laissa pas languir ce secours dans l'oisiveté; il fit une furieuse sortie, chassa les Impériaux de leurs approches,


19 Le comte de Dohna y commandait les troupes de l'Électeur.

a Fanöe.

b Fünen, en français Fionie.