FRÉDÉRIC II SURNOMMÉ DENT-DE-FER.
Frédéric II fut surnommé Dent-de-fer, à cause de sa force; on aurait dû l'appeler le Magnanime, à cause qu'il refusa la couronne de Bohême, que le pape lui offrit pour en dépouiller George Podiébrad, et la couronne de Pologne, qu'il déclara ne vouloir accepter qu'au refus de Casimir, frère du dernier roi, Ladislas. La grandeur d'âme de cet électeur lui attira la confiance des peuples, et les états de la Basse-Lusace se donnèrent à lui par inclination. La Lusace était un fief de la Bohême; George Podiébrad, qui en était roi, ne voulut point que cette province passât sous la domination de Frédéric II : il porta la guerre en Lusace et dans la Marche. Ces deux princes firent un traité à Guben, en 1462, par lequel Cottbus, Peitz, Sommerfeld, Bobersberg, Storkow et Beeskow furent cédés en propriété à l'Électeur par la couronne de Bohême. L'Électeur, qui ne voulait point faire des acquisitions injustes, savait faire valoir ses droits lorsqu'ils étaient légitimes; il racheta2 la Nouvelle-Marche de l'ordre Teutonique, auquel j'ai déjà dit qu'elle avait été engagée. En 1464, Othon III, dernier duc de Stettin, vint à mourir, et l'Électeur entra en guerre avec le duc de Wolgast. En voici la raison : Louis de Bavière, électeur de Brandebourg, avait fait un traité, en 1338, avec les ducs de Poméranie, qui portait que, si leur ligne venait à s'éteindre, la Poméranie retomberait à l'Électorat.
2 En 1445 [1454], pour cent mille [quarante mille] florins d'or. [Voyez Gercken, Cod. dipl. t. V, p. 261, 262.]