<XI>d'impression, provenaient d'éditeurs et de libraires anonymes; ils contenaient à la fois des ouvrages originaux et des reproductions de l'édition de Bâle. On y trouvait aussi des écrits apocryphes, tels que les Pensées sur la religion, ouvrage d'un militaire étranger, nommé de La Serre; la comédie de Tantale en procès, de M. Pottier, poëte de la cour du margrave Charles; et la Lettre d'un aumônier de l'armée autrichienne, feuille volante du marquis d'Argens. Le Dialogue entre Marc-Aurèle et un récollet, par Voltaire, avait usurpé une place dans les Œuvres posthumes. Des extraits de l'Histoire de l'Église de l'abbé Fleury, et du Dictionnaire de Bayle se trouvaient dans le Supplément, auquel ils appartenaient aussi peu que d'autres collections semblables que le Roi avait fait imprimer pour son propre usage, et qui pourtant n'avaient point été admises par les éditeurs, par exemple le Choix des meilleures pièces de madame Deshoulières et de l'abbé de Chaulieu, et l'Extrait tiré des Commentaires du chevalier Folard sur l'Histoire de Polybe.

A côté des superfluités se faisaient sentir les lacunes : une série d'écrits et de lettres, qui du vivant de l'Auteur avaient déjà paru isolément, destinés soit à ses seuls amis, soit pour le public, se trouvaient exclus de cette édition; il manquait encore deux petits opuscules, composés, en 1784, dans le but de former une ligue entre les princes allemands, l'Avant-propos de la première publication des Mémoires de Brandebourg et l'Avant-propos de la première rédaction de l'Histoire de mon temps, ainsi que les Pièces justificatives faisant partie du Mémoire raisonné sur la conduite des cours de Vienne et de Saxe, imprimé à Berlin en 1756, in-4. Le Roi avait expressément joint ces dernières Pièces au troisième chapitre de sa Guerre de sept ans, afin de prouver que ses ennemis avaient été les véritables agresseurs; mais elles furent détournées, ainsi que les quatre précédentes, et insérées par un haut fonctionnaire dans son propre Recueil d'actes et écrits publics, et dans ses Dissertations académiques, au lieu d'obtenir la place qui leur appartenait dans les écrits historiques du monarque. D'autres manuscrits du plus grand intérêt furent soustraits par le nouveau ministre de l'Instruction publique; il se les