<XIII>possédons une liste renfermant vingt-six pièces; deux, Aux Écraseurs et Congé de l'armée des Cercles et des Tonneliers, qui reparurent dans le premier volume du Supplément, furent remplacées par l'Epître à ma sœur Amélie, par la pièce Sur la lecture du Salomon de Voltaire et par l'épître A Voltaire (Œuvres posthumes, t. VII, p. 166, 277 et 278). Les altérations deviennent manifestes si on compare les poésies avec leur texte antérieur, et avec les reproductions fréquentes qu'on en trouve dans la Correspondance. Les mots omis et les noms propres furent souvent indiqués, ainsi que dans les lettres, par des étoiles, et nous les avons dû deviner. Nous ignorons ce qu'étaient les deux autres tiers de ces poésies, car les manuscrits en sont perdus. Ce qu'il y a de certain, c'est que ces manuscrits passèrent, revus et épurés, des mains de l'éditeur dans celles du compositeur, qui, par une inadvertance insigne, prit le troisième cahier pour le premier, le fit suivre de celui-ci, et plaça le second en troisième lieu. Personne ne s'aperçut de cette incroyable méprise, jusqu'à ce que le traducteur allemand des Œuvres posthumes, à l'attention duquel elle ne pouvait échapper, en donna connaissance, dans sa préface, avec une louable franchise.

Les poésies que l'Auteur n'avait pas rassemblées furent considérées par les éditeurs comme peu dignes de voir le jour; ils ne laissèrent pas néanmoins d'en publier quelques-unes, afin de couvrir par ce remplissage l'absence des poésies rejetées.

Parmi le grand nombre des Écrits sur l'art militaire, ils n'en conservèrent que deux, l'un intitulé Des marches d'armées et de ce qu'il faut observer à cet égard; l'autre, Instruction militaire du roi de Prusse pour ses généraux, traduction française d'une copie tronquée de la traduction officielle en langue allemande, et accompagnée assez naïvement des remarques polémiques et antiprussiennes du traducteur, officier saxon. Deux autres écrits, l'un Sur les talents militaires et sur le caractère de Charles XII, roi de Suède, et l'autre Sur la direction de l'Académie des Nobles, trompèrent les mêmes éditeurs par leurs titres, et obtinrent ainsi une place qui ne leur appartenait en aucune manière.