<XXVI>du Philosophe de Sans-Souci. Contraint plus tard par les circonstances, il en fit réimprimer la moitié, non sous le premier titre qu'il leur avait donné, mais sous celui de Poésies diverses, en y ajoutant un Avant-propos en prose; il les qualifia au reste de bâtardes, à cause des altérations qu'elles avaient dû subir. Nous suivons fidèlement l'édition originale, améliorée, de 1752; mais nous plaçons, en même temps, sous le texte toutes les variantes de l'édition de 1760, notamment les changements que le Roi y avait apportés par suite de considérations politiques. Ces changements consistent en cent sept nouveaux vers, sur cinq poëmes, et en plusieurs expressions mitigées ou corrigées. L'Ode à la Calomnie et les Stances, paraphrase de l'Ecclésiaste, que le Roi avait ajoutées à dessein à l'édition destinée au public, ont été conservées en leur place, mais ne font point partie du chiffre des poésies contenues dans l'édition que l'Auteur avait fait faire pour ses amis intimes. L'Ode au Temps a été replacée parmi les Poésies éparses, et l'Ode sur la Gloire, dans le second volume des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci. Nous donnons sous forme d'appendice l'Ode VII, Aux Prussiens, et le commencement du grand poëme didactique L'art de la guerre, tels qu'ils existent dans les rédactions primitives, et avec les remarques de Voltaire.
Les deux volumes suivants contiendront les poëmes d'une époque postérieure, intitulés par nous, au défaut d'un titre donné par l'Auteur, Poésies posthumes. Elles seront reproduites d'après le texte des Œuvres posthumes, mais dans l'ordre où elles se trouvaient dans les derniers manuscrits, qui ont été perdus; nous avons suivi, pour le rétablir, des renseignements et des catalogues officiels. Nous donnons comme appendice deux odes et huit épîtres de cette collection, d'après les rédactions antérieures et imparfaites du Roi, entre autres deux essais de l'Ode au prince Henri; nous joignons à trois autres poëmes plus travaillés les variantes des manuscrits originaux : nos longues recherches et nos efforts constants ne nous ont pas permis de faire davantage, dans le manque où nous étions des derniers manuscrits autographes, passés tous, comme les manuscrits des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, en des mains étrangères. Les poëmes adressés à Voltaire et au marquis d'Argens, que le Roi reprit dans sa Correspondance pour les placer dans les deux collections de ses poésies, sont reproduits deux fois par nous : en premier lieu, parmi les poëmes, d'après la dernière correction qui en a été faite; secondement, dans la Correspondance et dans les lettres auxquelles ils appartiennent, d'après la rédaction primitive.
Les deux derniers volumes comprennent, sous le titre que nous leur avons donné de Poésies éparses et de Mélanges littéraires, d'abord tous les poëmes et tous les ouvrages littéraires dont Frédéric ne se souvenait plus lorsqu'il fit imprimer sa première collection, puis tous les poëmes qu'il composa après avoir terminé la seconde collection, et enfin les pièces, presque toutes facéties satiriques en prose, qui aussitôt après leur composition se répandirent dans le public, écrites ou imprimées sur de simples feuilles détachées, ou qui souvent ne parvinrent qu'aux amis de l'Auteur, et que lui-même oublia, n'en ayant point, à son propre regret, conservé de copie. Outre les diverses pièces déjà