<XXVII>connues, se trouvent dans ces deux volumes quelques acquisitions nouvelles et précieuses : un grand nombre d'odes et d'épîtres; trois livrets d'opéra; une comédie; dix poëmes érotiques, composés pendant les dernières calamités de la guerre de sept ans, et adressés par le Roi, au nom de son secrétaire Henri de Catt, à la fiancée de ce dernier; la Description poétique d'un voyage à Strasbourg, complète; un Éloge de la paresse; deux Rêves, écrits d'un style très-élevé; et un Sermon sur le jour du jugement, composé ironiquement dans le ton de Bossuet. Les deux Rêves nous sont venus de la Bibliothèque impériale de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, où sont conservés les manuscrits de Voltaire achetés à Ferney par le comte de Suchtelen.
C'est dans ses lettres que se manifestent le mieux les qualités de cœur et d'esprit du Roi, et qu'à son insu il se peint lui-même le plus fidèlement; aussi sa Correspondance forme-t-elle une des parties les plus importantes de ses Œuvres : nous nous estimons donc heureux de pouvoir la donner plus complète que ne l'ont fait nos prédécesseurs. La direction des archives secrètes du Cabinet n'a pas été autorisée à nous livrer toute la correspondance de famille; mais elle a enrichi considérablement les autres, et surtout la collection des lettres au marquis d'Argens et à M. et Mme de Camas; elle nous a aussi communiqué les lettres au comte de Hoditz, jusqu'ici inconnues, et la correspondance complète de Frédéric avec son père, en langue allemande. Nous avons acheté plusieurs lettres importantes; d'autres sont dues à la générosité des particuliers ou des gouvernements qui les possédaient. L'excellente édition des Œuvres de Voltaire par M. Beuchot, nous a été d'un grand secours dans la correspondance du Roi avec Voltaire, surtout pour les lettres de ce dernier. Nous avons également mis à profit la Correspondance de Frédéric II, roi de Prusse, avec le comte Algarotti, publiée en 1799 par M. Oglievi, en Italie, sous l'anonyme et sans indication du lieu d'impression; elle a été toutefois soigneusement vérifiée, et en partie augmentée, au moyen des copies de treize lettres, que M. Frédéric de Raumer a faites sur les autographes conservés à la Bibliothèque royale de Turin.