<XXXI>première fois dans leur entier, nous distinguerons l'Instruction pour le feld-maréchal de Lehwaldt, lorsqu'il commandait en chef l'armée contre les Russes, en 1756, et l'Instruction, non moins remarquable, adressée aux Quartier-Meister-Lieutenants, dictée par le Roi lui-même à M. Freund, lieutenant de génie, à Leitmeritz, peu de jours après la bataille de Kolin.

La première Instruction donnée aux hussards est la seule pièce de cette série que nous ne possédions pas. Nous regrettons d'autant plus de n'avoir pu encore la découvrir, qu'au dire de madame de Blumenthal, dans sa biographie du général de Zieten, ce célèbre chef des hussards lui fut redevable de ses premiers succès militaires. Le Roi en fait lui-même mention dans son Instruction générale pour les colonels et officiers de hussards, du 25 mars 1742, en ces termes : « Et comme Sa Majesté a donné, l'année passée, une ample Instruction aux régiments de hussards, elle la réitère et la confirme en tous ses points, et ordonne aux chefs et commandeurs de la faire publier et bien inculquer aux officiers. » S'il était à la connaissance de quelqu'un que cette pièce importante existât encore, nous prions instamment qu'il nous en soit donné communication, afin que nous lui rendions la place qui lui appartient dans les Œuvres du Roi.

L'époque et le caractère de cette édition complète et authentique des Œuvres de Frédéric le Grand, nous placent au-dessus des conseils d'une prudence trop timorée. Toutefois on doit aussi de la reconnaissance aux auteurs de l'édition de 1788, qui, avec une impartialité digne d'éloges, bien qu'ils n'en eussent peut-être pas entièrement conscience, et dans la plus évidente contradiction avec eux-mêmes, ont fait imprimer dans la Correspondance et dans les Poésies tout ce que le Roi a écrit de plus hardi touchant ses principes, ses croyances politiques et religieuses, et ses opinions sur les devoirs d'un prince. Ajoutons cependant que la même impartialité n'a pas été observée aussi scrupuleusement à l'égard des personnages historiques. Quoi qu'il en soit, justice doit être rendue à l'éditeur responsable, avec d'autant plus de raison, que la publication de plusieurs poëmes, lettres et traités, a été considérée à tort, dans les Mémoires de M. de Dohm (Denk-